Roue de l'année
Beltane
Beltaine (“lumière”, “feu”)
“Fête” de la première fonction (“sacerdotale”) où feu et lumière, symboles solaires, jouent un rôle important. C'est la “fête” des rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l'obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la re-naissance spirituelle.
La fête de Beltaine marque le début de la saison estivale et a lieu à la pleine lune de mai. Contrairement à Samain, Beltaine n'est pas une fête des trois fonctions de la société celtique. C’est une fête sacerdotale, en Gaule elle est en rapport avec Belenos (avatar du dieu primordial Lug sous forme de la lumière) et Belisama («la Très Brillante», parèdre du précédent) et dont le sens est «feu de Bel».
En Irlande, c’est à cette date que sont arrivés les différents occupants de l'ile, si on se réfère au Lebor Gabála Érenn (le Livres des conquêtes de l'Irlande). C'est donc une fête de renouveau.
Beltaine marque une rupture dans l’année, on passe de la saison sombre à la saison claire, lumineuse, c’est aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. En ce sens, elle est l’antithèse totale de la fête de Samain. Beltaine est la période de prédilection pour les rites de passage entre les périodes froide et chaude, entre l’obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la renaissance spirituelle. De manière générale, Beltaine est la fête du changement du rythme de vie. Du rythme hivernal, on passe au rythme estival. La fête marque ce passage tant physiquement que spirituellement. Les rites anciens d’enfermement dans les chambres des dolmens se passaient sans doute durant la nuit de Beltaine. Les récits insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies pour toute l'année. Le «feu de Bel» (Belenos) est un feu de purification bénéfique. Le Feu de Beltaine est puissant, sacré et fort. Beltaine est l’exaltation du feu, élément druidique par excellence. On suppose que l'assemblée des druides dans la forêt des Carnutes, attestée par César dans La guerre des Gaules, se tenait à l’époque de Beltaine. Des sacrifices avaient lieu à l'époque de Beltaine tout comme à Samain, ils étaient offerts en offrande aux dieux et en appui des souhaits exprimés. De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltaine comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai (un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique, avec des rubans de toutes les couleurs attachés en son sommet, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main), la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes (en particulier des orties), les sauts au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et fertilité ... Lors de la nuit du premier mai, le peuple évitait les lieux « fréquentés » par les fées et autres créatures du Petit Peuple parce que le voile entre leur monde et le nôtre est plus fin lors de la nuit de Beltaine.
Beltane permet de célébrer la vie, l’amour, la croissance, la fertilité et la sexualité.
C’est en premier lieu une fête de fertilité soulignant une fois de plus la renaissance par Mère Nature qui devient évidente. Le pouvoir des esprits élémentaires devient plus important et atteint son apogée lors de la fête du Solstice d’été. C’est un moment magique qui, comme Samhain, voit le voile entre les mondes se lever pour nous permettre de rencontrer le petit peuple et faciliter l’entrée dans les états modifiés de conscience.
Le Muguet symbolise le retour du bonheur "racommodons nous"
Il est une plante du printemps car sa floraison coïncide avec le retour des beaux jours
C'est Charles IX, qui le premier décida de renouer avec le Tradition celtique et d'en offrir un brin à toutes les Dames de la Cour
Alban Eilir
L'équinoxe de printemps, appelé Alban Eilir dans le druidisme contemporain, marque la fin assurée de l'hiver, le retour des beaux jours. La nature a maintenant pris résolument le chemin de la croissance; les signes se multiplient: invasion des jonquilles et retour du chant des oiseaux; premières douceurs du soleil nous incitant à sortir des maisons. Les cerisiers parés de multiples fleurs blanches rivalisent avec les pommiers qui se fondent sur les premiers ciels azurés. C'est un temps d'équilibre, une porte entre l'hiver et le printemps; entre ce qui n'est plus et ce qui va advenir.
C'est le moment de la naissance du jeune soleil, du jour nouveau porteur de tous les espoirs, de toutes les promesses et de toutes les potentialités. Temps pour l'oiseau de quitter le nid et d'inventer sa vie. Graines des futurs projets plantées en terre; Porte franchie pour sortir de la Nuit et accueillir l'Aube naissante, aube d'une année qui toujours revient pour nous offrir toutes les possibilités de la Vie.
Alban Eilir ou équinoxe de printemps est à l’équilibre entre Imbolc et Beltan.
Parfois l’hiver est si long qu’il nous fait languir le retour du printemps. La lumière est à l’équilibre avec l’ombre est continue à croître. Le trèfle symbolise cette période. Le trèfle, tout comme le triskell ou triple spirale, est un symbole solaire. Il nous ramène donc non seulement au jeune soleil du printemps, mais également à l'enseignement de l'Awen et au concept de la Triple-Déesse.
Le printemps est en effet fêté trois fois :
Imbolc marquant les premiers frémissements,
Alban Eilir les traces visibles et évidentes de son installation,
tandis que Beltan couronne son rayonnement et sa plénitude avant le passage à l’été et une énergie différente.
Les trois ingrédients du printemps et de toute fertilité sont la terre, l’eau et la lumière
Alban Eilir, situé donc au point d'équilibre entre Imbolc et Beltan, est également le point d'équilibre entre le jour et la nuit. Il s'agit d'un moment privilégié pour nous ouvrir à la qualité de l'équilibre dans nos vies. Equilibre entre notre être extérieur et notre être intérieur; entre rationalité et créativité. Mais l'équilibre ne peut être que temporaire, c'est un moment, un passage. Sinon il devient rigidité et conduit à l'inertie. A l'image d'une balance, il nous faut chercher à équilibrer les deux plateaux en nous aidant de l'aiguille indicatrice; et ne pas céder à la tentation de bloquer l'aiguille pour se faire croire que les plateaux sont équilibrés.
A Alban Eilir nous vivons un temps où les signes et les sons de la vie renaissante sont de plus en plus évidents. Les champs sont labourés et semés en prévision de la récolte de l'année à venir. Dans les prairies, l'herbe nouvelle commence à pousser et les arbres se débarrassent des gelées de l'hiver par la profusion des bourgeons et des fleurs. C'est la saison de l'agnelage; les oiseaux commencent leurs rituels amoureux et ils vont bientôt construire leurs nids dans les branches des haies qui commencent à se couvrir de feuilles.
C'est le temps des semailles. Le temps de semer dans nos vies les graines de ce que nous voulons voir se réaliser; le temps de prendre nos vies en main. L'accent est également mis sur ce temps qui est le temps des nouveaux commencements, c'est le temps des potentialités, le temps de laisser le passé derrière soi et de se tourner libre vers l'avenir, avec seulement "ce que l'on peut emmener sur son dos". Il est important de savoir semer ce que l'on voudrait voir éclore dans nos vies car, même si nous sommes plongés dans une histoire commune, nous sommes en partie responsables de ce qui nous arrive, ou de ce qui ne nous arrive pas.
Symboliquement, le printemps est l'aube de la vie, le temps de l'adolescence. C'est à cette période de la vie que l'on s'éveille à la spiritualité, que l'on tourne son cœur vers le jour qui se lève, en quête de cette douce lumière qui apparaît. Ensuite, le chemin que nous emprunterons nous appartient. Poursuivrons-nous notre quête ou nous satisferont nous des illusions du monde matériel?
Serons-nous attirés par le Soleil ou par ses multiples reflets ? Continuerons-nous d'écouter cette petite voix qui nous appelle vers des hauteurs insoupçonnées, ou bien la ferons-nous taire définitivement ?
Imbolc
Imbolc
Cette fête, également connue sous le nom de fête de Février ou Chandeleur, marque la fin de l'hiver et annonce les premiers signes du printemps. C'est la fête du feu, une fête de la lumière dédiée à la déesse celte Brigid et gauloise Brigantia. Cette fête célèbre la croissance spirituelle, la purification et les nouveaux départs. C'est l'occasion pour se débarrasser des encombrements du passé.
Imbolc souligne le rétablissement de la Déesse (énergie féminine) après que celle-ci eut donné naissance au jeune soleil L'allongement des jours la tire de son sommeil. La chaleur fertilise la terre et fait germer les graines. Dès lors, le printemps fait son apparition. Célébration du réveil de la vie sous son aspect de jeune mère Celle-ci se remet de son accouchement tandis que la vie issue d’elle grandit et prend des forces. Elle devient un jeune soleil beau et fort. Les jours se rallongent, annonciateurs du printemps, de la lumière et de la chaleur. Préparation du corps et de l’esprit au renouveau. Imbolc est un festival de purification et de renaissance.
C’est la fête du feu, de la lumière, le moment de nous séparer des encombrements du passé.
Imbolc marque la fin d’un rite féminin de purification qui avait lieu 40 jours après le solstice d’hiver. Un moment de lustration. C’est l’une des époques traditionnelles d’initiation dans les collèges et par conséquents, des rituels d’engagement personnel.
Imbolc vient de Imbouc’h qui signifie : RECHERCHE, enquête, examen des choses pour trouver leur sens profond….
Recherche chez les celtes de la Connaissance fille de Sagesse
En Imbolc nous saluons et louons la Pomme de la connaissance
Cette recherche de la connaissance est joie pour les celtes et la pomme de la connaissance doit donc être croquée pour la savourer allégrement
En Imbolc nous célébrons Brigit, Brigantia, la « très haute ». Brigit la fille, la femme, la mère. Déesse au triple visage, elle est la Roue de la Vie. Elle représente la classe sacerdotale par son aspect poétesse, la classe guerrière, Brigit la protectrice et les artisans, Déesse des forgerons. En ce sens, elle est également la patronne des Druides, Ovates et Bardes et prend ainsi une place toute particulière au sein du Druidisme.
Gaulois: brigantion / brigant- (éminent, élevé)
Sanskrit: brhati (haute, noble)
Vieux Breton: briantin (personne de rang élevée)
Terme celtique pour évoquer ce qui est éminent, élevé.
Divinités: Brigantia, Brigid.. Très fréquent dans les noms d'oppida situés sur des hauteurs, Brigantium (Briançon, Briençon, Briant, Briantes, etc...).
Dans le nom de peuple: Brigantes, Brigantii, de rivières: Brian, Briance, Briande, etc...Brigantia est la Déesse de la fécondité, invoquée par les femmes en couches, la dispensatrice de la vie. Elle succède à la sombre Cailleach de l’hiver et en son nom sont allumés des feux, des flammes, des bougies, des foyers. Cet aspect fut repris dans le nom donné à la « chandeleur ». La chaleur donc, et le dynamisme font leur retour. Nous voici à même de sortir de notre caverne, de donner vie à nos projets, d’utiliser sereinement les ressources puisées au fond d nous depuis Samonios. La terre est féconde, les graines prêtes à être plantées. A la chandeleur, l’hiver s’en va ou prend vigueur
Nous avons coutume de lancer en l’air les crêpes de la Chandeleur pour accrocher le soleil naissant au firmament. Les latins fêtant eux aussi la vie renaissante connaissaient cette fête sous le nom de Carni-vale, fête de la chair, d’où le nom Carnaval Dans le Nivernais, les femmes, le soir de la chandeleur, traçaient un grand cercle autours de leurs maisons et frottaient avec leurs cierges tous les arbres qu'il circonscrit pour attirer les abeilles.
Le chiffre associé à Imbolc est le 8 soit le signe de l’infini à la verticale ; chiffre qui précède le 9 ou le neuf, le nouveau
Alban Artuan -Solstice d'hiver
En plus du début de l'hiver, le solstice marque la plus longue nuit de l'année. S'il peut paraître triste à cause, parfois, des intempéries ou du manque de lumière, il ne faut pas oublier qu'à partir du solstice d'hiver les jours rallongent - petitement au début - et que ce que nous pouvons éventuellement fêter à cette date c'est le retour progressif de la lumière ... Les fêtes de Noël qui suivent de peu ce passage significatif ne s'y trompent pas, elles, avec leurs illuminations, leurs couleurs étincelantes, et leurs sapins anoblis par la lumière et l'or !
Le solstice est un événement astronomique qui se produit lorsque la position apparente du Soleil vu de la Terre atteint son extrême méridional ou septentrional.
Une année connaît deux solstices : le premier vers le 20 ou le 21 juin, le deuxième vers le 21 ou le 22 décembre. Par extension, les solstices désignent les jours de l'année pendant lesquels ils se produisent. La date des solstices est souvent liée à celle de l'été ou de l'hiver.
Le jour du solstice d'été est le plus long de l'année, tandis que le solstice d'hiver marque la plus longue nuit de l'année : la Mordra Necht. Les dates des solstices d'hiver et d'été sont inversées pour les hémisphères nord et sud, ainsi bien sûr que les saisons qui suivent traditionnellement ces dates.
Symbolisme
Le solstice d’hiver ou est le moment où le soleil sort des "ténèbres de la matrice hivernale” Le mot solstice vient du latin: Sol (soleil) et de “sistere”: rendre immobile. En effet, le soleil semble immobile à cette période de l'année.
Les Collegia Fabrorum célébraient déjà, dans la Rome antique, la double fête solsticiale de Janus, dieu de l'initiation, dieu des portes et des passages. Janus était représenté à deux faces : l'une tournée vers le passé (le vieil homme) et l'autre vers l'avenir (le jeune homme), alors qu'une troisième face - invisible aux non-initiés - regarde vers le présent.
Depuis l'avènement du christianisme, Janus est devenu Jean, mais cette fête, quelles que soient ses lointaines origines, est toujours étroitement liée aux manifestations et occultations apparentes de la lumière. Les portes que Janus/Jean ouvre et ferme cycliquement correspondent aux portes solsticiales. C'est entre le passé qui n'est plus et l'avenir qui n'est pas encore qu'est le véritable visage de Janus qui regarde le présent. L'espoir suscité par le visage du dieu pallie alors à la peur de ne jamais voir le soleil reparaître.
Diverses symboliques se rattachent à la lumière. Elles sont des expressions d’un lien entre la conscience humaine, corps et esprit, et la nature en tant qu’expression de l’univers, entre le microcosme et le macrocosme. Lumière et chaleur ont cette puissance, qu’elles communiquent au monde, de s’affranchir de l’attraction terrestre, de se détacher le la Terre mère et de transformer le monde en agissant sur lui. C’est symboliquement une fête plutôt masculine avec son feu qui se dresse et les plantes qui jaillissent vers l’extérieur comme des phallus.
Le solstice d’hiver est ce moment d’inversion si capital. Quand tout est abandonné, quand la chute est à son terme, le mouvement repart en direction de la lumière. Noël est une fête de la lumière, calée sur l’ancien culte de Mithra qui perdura jusqu’au troisième siècle de notre ère. Le christianisme en s’implantant sans vergogne sur la religiosité antique, a repris cette date avec la symbolique de la vie qui revient. La lumière recommence à illuminer le monde.
La symbolique appliquée à l’humain permet d’apprécier le solstice d’hiver comme une période plutôt féminine, une période de creux comme le sexe de la femme, qui est à l’intérieur et non à l’extérieur. Au profond du ventre de la femme la vie va germer et prendre forme. La pédagogie du symbole prime sur le réel. Ainsi célébrer la roue de l’année c’est une pédagogie associé à des rituels d’apprentissage. Le Solstice d’hiver est un point d’équilibre essentiel. Si la force de l’été est une conversion, une mutation suite à la plénitude du cycle de l’énergie, la force de l’hiver est l’annonce du renouveau, la lente fermentation, l’espoir dans l’ombre. En effet, sans mort nulle naissance n’est possible

La lumière rend visible. C’est ce qui attend le monde après sa gestation dans l’obscurité bienfaisante de la matrice. Cette vision cyclique est toujours applicable aux phénomènes et à l’émergence de toute vision ou conscience. Notre époque, quoiqu’en disent certains, est puissamment (et malheureusement pour la notion d’équilibre)) masculine. Tout est mis dans le visible, même la vie privée. Tout est dans l’action, dans la volonté transformatrice, dans l’autodétermination, dans la consommation, dans la jouissance rapide - qui est à la fois la beauté reproductrice et la désolation relationnelle de l’homme. Des femmes prennent à leur compte la puissance symbolique masculine: elles découvriront ce qui y est rattaché. Les hommes semblent moins empressés de prendre à leur compte l’abandon féminin à ce qui est en dehors de nos volontés. Ne vivant pas l’accouchement, marqueur fondamental, leur corps ne leur enseigne pas cette disposition. La poésie peut la leur enseigner, dans une certaine mesure. Mais il leur est difficile d’associer ensemble la poésie et la guerre ou l'exploration conquérante.
Que l’on soit ou non païen, se plonger dans cette compréhension symbolique nous relie au Divin en nous et autour de nous, à des nourritures au-delà de nos théories et de nos convictions. Le solstice d’hiver et la fête de Noël sont ces moments précieux que l’univers nous donne pour écouter ce qui se dit dedans, quand nos volontés se mettent au repos et que nous acceptons, dans la froidure, de ne pas être maître de tout. Cette attitude est la condition pour qu’un nouveau cycle commence. Certaines croyances doctrinales refusent la notion de cycle, considérant que l’humain y est trop assujetti à la nature alors qu’il devrait, comme disait Sartre, inventer son chemin - au prix de se couper de la nature. Nous savons nous qu’il faut voir dans les cycles, dans les répétitions, le rituel d’apprentissage qui, peu à peu, fixe les briques de l’évolution