Panthèon
Brigidh
Brigid
Entends mes prières et mon appel, O Brigid
Toi qui nourris les destins les plus arides
Que ton baume de vie emplisse mon vide
Déesse de fécondité aux multiples reflets
Dans le foyer de chaque celte, tu es aimée et vénérée
Médecins, artisans, poètes ; tous louent tes bienfaits
Née du Feu de la vie, tu mets au monde la triade divine
Ton Feu réchauffe, parfois consume et toujours illumine
Ta présence chante le renouveau et chasse la famine
Tu présides avec générosité à la lactation des brebis
Quand repose paille tressée en croix sur sa couche de pissenlit
Fille du Dagda, épouse de Lugh , sage femme de Marie
Tu es une et multiple, nommée Korridan, Eithne ou Etain
Mère de souveraineté, nul ne t’a jamais prié en vain
Aube de la vie, lait de la Terre, tu nous invites au festin
Entends ma prière chantée au confluent des trois cours d’eau
Rappelle-moi, nu (e) à la source de l’essentiel, sans aucun oripeau
Que ton Feu me purifie afin que mon flux s’écoule dans ton halo
Que ta bienveillance éclaire les contours de mes danses
Que ta blancheur peigne la profondeur de mes transes
Que tes dons jonchent les pas hésitants de ma conscience
Andarta
Andarta: Déesse de fertilité et patronne de la tribu des Voconces.Aussi Déesse de la guerre ( tournée vers la défense du territoire et non son expansion c'est à dire une Déesse certes guerrière mais non belliqueuse)
VOCONCES
Vocontii : signifie « les vingt clans » (parmi eux, les Vertacomicori). Peuple celto-ligure apparenté aux Allobroges, séparé des Meminiens par le mont Ventoux. Province. Entre la Durance et l'Isère. 5 places importantes : Dea Andarta (Die), Lucus (Luc-en-Diois), Segustero (Sisteron), Vapincum (Gap), Vasio (Vaison).
Plus bas nous avons les Salyens :
SALYENS ou SALLUVIENS
Salyi ou Salluvii. Confédération de peuples celto-ligures dont les Elyséens. Provence, Arles, Sud de la Durance. Ennemis des Massaliotes de Marseille. Capitale : Entremont (oppidum), situé à 3 km au nord-ouest d'Aix-en-Provence, a été fondé peut-être au VIe siècle avant J.-C. et agrandi au IIIe siècle, au moment de l'expansion gauloise de part et d'autre de la vallée du Rhône. Entremont occupe un promontoire et s'étend sur plus de 3.5 hectares. Son enceinte en pierres sèches, ses tours et le mur transversal séparant la ville haute (quartier résidentiel) de la ville basse subsistent encore. La cité est construite suivant un plan en damier. On y travaille le bronze, le cuir, le corail, la poterie. Les outils de forgeron et d'orfèvre témoignent de l'importance de la cité. Le sanctuaire est situé dans la ville haute, précédé d’une grande voie dallée. Le long de cette voie se trouvent des statues, voisines de celles de Roquepertuse (sanctuaire celto-ligure, au nord de Marseille) et de Glanum, et pouvant être datées des IIIe et IIe siècles av. J.-C. Il s’agit de guerriers, le torse nu ou protégé par un pectoral, la tête munie d’un casque avec paragnathides, la main gauche posée sur un crâne, portant au côté droit une grande épée. Le sanctuaire est monumental : comme à Roquepertuse, son élément majeur est un portique dans lequel étaient insérés des crânes.
En 154 av. JC, le consul Opimus, allié des Massaliotes, est vainqueur des Salyens, des Déciates et des Oxybiens ; les Romains fondent Forum Julii (Fréjus).
En 123 av. J.-C., les Salyens sont définitivement vaincus à Arelate (Arles) par le général Sextius Calvinus qui vend comme esclave la population d’Entremont ; les Romains créent Aquae Sextiae (Aix en Provence). Les Allobroges refusent de livrer aux Romains les princes des Salyi qui se sont réfugiés chez eux.
Le site de Glanum, près de Saint-Rémy-de-Provence, a été déterminé par l’existence d’une source dans la chaîne des Alpilles. Le dieu de cette source était appelé Glan ou Glanis par les Ligures qui lui élevèrent une niche et un autel qui porte une dédicace aux « Glaniques », les déesses-mères et au dieu Glan. Au IIe siècle avant J.-C., Glanum se développe, les Glaniques constituent une communauté souveraine qui frappe monnaie mais l’influence de Marseille est très forte.
En septembre 49 av. J.-C., Marseille, assiégée depuis avril ou mai, capitule devant César, et Glanum tombe dans la dépendance romaine. Glanum reçoit le statut d’oppidum latinum et certains Glaniques peuvent obtenir le droit de cité romain. On trouve des Salluvii en Italie.
Qui est Andarta encore nommee Andrasta ?
Une Déesse de la Guerre, vénérée surtout en Dauphiné par les Voconces donc
Théonyme gaulois dans des inscriptions gallo-romaines du midi de la France (Drôme). Le sens est "la Grande Ourse" (le préfixe augmentatif ande- et le substantif arta "ourse"). Une autre forme fût Andrasta qui est un théonyme désignant la déesse de la Guerre chez les Bretons, évoquée par la reine Boudicca et ses Icènes au 1er siècle ap JC d'après Dion Cassius. Andrasta est la paréde d’artus : c'est la « Grande Ourse ». En effet, les langues celtiques ont conservé, sous la forme artos, le nom indo-européen de l'ours : vieil irlandais art, gallois arth, vieux-breton ard, arth, breton arz, termes qui signifient non seulement « ours », mais aussi « guerrier. Elle était pour le Icènes de Boudicca la Déesse de la victoire
Cette implantation d’Andarta est attestée puisque la ville de Die s’en prévaut dans ses origines en se rattachant à l’ours. « Nous savons peu de chose sur les origines de Die, mais dès le premier siècle de notre ère, une ville se dressait déjà à cet emplacement avec un sanctuaire à la déesse auguste Andarta, divinité celtique protectrice des ours (Andarta signifie en gaulois « Ourse très puissante ») qui a donné son nom à la ville (Dea Augusta Vocontiorum : déesse auguste des Voconces). Au moment de la conquête romaine, cinq peuples se répartissent ce qui est aujourd'hui la Drôme. Les Voconces, qui occupent l'arrière-pays drômois jusqu'à la Durance, se partagent entre deux capitales : Vaison-la-Romaine et Luc-en-Diois auquel Die succède vers 70-110 »
Paul Marie DUVAL dans « les Dieux de la gaule en parle en ces termes :
P 52 « La Déesse Artio est du même genre qu’Epona mais l’ours est plus rare que le cheval et en rapports moins fréquents avec l’homme…Ily a d’ailleurs aussi un Mercure Artaios, autre « Ursin » honoré dans l’Isère.. .Dans le Diois, la Déesse Andarta est peut être à mettre en rapport avec les ours du Vercors »
P58 « Andarta chez les Voconces, est sans doute une déesse des ours mais son nom rappelle l’Andrasta dont la reine Bouddica demandait la protection, en l’an 61 de notre ére (vulgaire) , avant d’engager le combat dans la plaine de Londres »
Ceci est confirmé par Jean Paul Persigout dans son dictionnaire de mythologie celtique
P16 « Andarta : Déesse guerrière à qui sont vouées les victoires. Chez les Voconces, déesse à l’Ours ; son nom rappelle celui d’Andrasta à qui la reine Bouddica demandait protection. Elle protège aussi les chasseurs et marque le « caractère féminin de la classe guerrière » »
Ainsi Andarta est historiquement attestée et rattachée au Voconces et à l’Ours
Maintenant que représente l’Ours pour la civilisation gauloise ?
Jean Paul Persigout dans son dictionnaire de mythologie celtique
P248 « Ours possède une double étymologie, « medhwed » et « art » que l’on retrouve dans le nom de nombreux personnages des mythologies celtiques : Art, Arthur, Artaios, Andrasta, Math, Mathgen, Matugenos. Symbole de la fonction royale et guerrière, il s’oppose au sanglier qui représente la fonction sacerdotale et spirituelle ; c’est pour cela qu’Arthur « l’Ours » chasse perpétuellement la laie Twyth Trwyth »
Thierry Jolf « BABa des symboles celtiques »
P76 « L’ours est pour la tradition celtique, le symbloe royal par excellence. Son nom est lié au principe souverain : on répertorie généralement en Irlande le roi mythique Art, fils de Conn Catchathach, l’anthroponyme Mathgen (d’un Matugenos, « né de l’ours » ), en Gaule, des dédicaces à une déesse Andarta, « grande ourse » qui semble analogue à la déesse de la guerre, Andrasta chez les bretons du 1er siècle EV ou encoreune déesse Artio à Berne. Ceci marque assez clairement l’essence féminine de la classe guerrière. Mais on note aussi en Gaule le surnom Artaios attribué à Mercure. D’autre part, il semble que le nom celtique de l’ours ait fait l’objet d’une métaphore appliquée à la pierre et ce, en raison des liens symboliques de celle-ci avec la royauté. Cela est, sans aucun doute, lié au symbolisme globalement polaire du roi celtique
Joules Taylor « le livre des symboles celtiques »
P106 « L’ours tient une place spéciale dans notre inconscient. Les vieilles constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, prôches du Pôle Nord servaient à repérer cette direction. Les deux ourses célestes, en tournant autour du point fixe de l’étoile polaire (Polaris), la dernière de la queue de la Petite ourse fournissaient à chacun un point de repère stable dans la nuit, spécialement pendant les froides nuits hivernales.