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Alban Artuan -Solstice d'hiver

En plus du début de l'hiver, le solstice  marque la plus longue nuit de l'année. S'il peut paraître triste à cause, parfois, des intempéries ou du manque de lumière, il ne faut pas oublier qu'à partir du solstice d'hiver les jours rallongent - petitement au début - et que ce que nous pouvons éventuellement fêter à cette date c'est le retour progressif de la lumière ... Les fêtes de Noël qui suivent de peu ce passage significatif ne s'y trompent pas, elles, avec leurs illuminations, leurs couleurs étincelantes, et leurs sapins anoblis par la lumière et l'or !

Solstice-d-hiver-2009.pngLe solstice est un événement astronomique qui se produit lorsque la position apparente du Soleil vu de la Terre atteint son extrême méridional ou septentrional.

Une année connaît deux solstices : le premier vers le 20 ou le 21 juin, le deuxième vers le 21 ou le 22 décembre. Par extension, les solstices désignent les jours de l'année pendant lesquels ils se produisent. La date des solstices est souvent liée à celle de l'été ou de l'hiver.

Le jour du solstice d'été est le plus long de l'année, tandis que le solstice d'hiver marque la plus longue nuit de l'année : la Mordra Necht. Les dates des solstices d'hiver et d'été sont inversées pour les hémisphères nord et sud, ainsi bien sûr que les saisons qui suivent traditionnellement ces dates.  

 

Symbolisme


Le solstice d’hiver ou est le moment où le soleil sort des "ténèbres de la matrice hivernale” Le mot solstice vient du latin: Sol (soleil) et de “sistere”: rendre immobile. En effet, le soleil semble immobile à cette période de l'année.

Les Collegia Fabrorum célébraient déjà, dans la Rome antique, la double fête solsticiale de Janus, dieu de l'initiation, dieu des portes et des passages. Janus était représenté à deux faces : l'une tournée vers le passé (le vieil homme) et l'autre vers l'avenir (le jeune homme), alors qu'une troisième face - invisible aux non-initiés - regarde vers le présent.

Depuis l'avènement du christianisme, Janus est devenu Jean, mais cette fête, quelles que soient ses lointaines origines, est toujours étroitement liée aux manifestations et occultations apparentes de la lumière. Les portes que Janus/Jean ouvre et ferme cycliquement correspondent aux portes solsticiales. C'est entre le passé qui n'est plus et l'avenir qui n'est pas encore qu'est le véritable visage de Janus qui regarde le présent. L'espoir suscité par le visage du dieu pallie alors à la peur de ne jamais voir le soleil reparaître.

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Diverses symboliques se rattachent à la lumière. Elles sont des expressions d’un lien entre la conscience humaine, corps et esprit, et la nature en tant qu’expression de l’univers, entre le microcosme et le macrocosme. Lumière et chaleur ont cette puissance, qu’elles communiquent au monde, de s’affranchir de l’attraction terrestre, de se détacher le la Terre mère et de transformer le monde en agissant sur lui. C’est symboliquement une fête plutôt masculine avec son feu qui se dresse et les plantes qui jaillissent vers l’extérieur comme des phallus.

Le solstice d’hiver est ce moment d’inversion si capital. Quand tout est abandonné, quand la chute est à son terme, le mouvement repart en direction de la lumière. Noël est une fête de la lumière, calée sur l’ancien culte de Mithra qui perdura jusqu’au troisième siècle de notre ère. Le christianisme en s’implantant sans vergogne sur la religiosité antique, a repris cette date avec la symbolique de la vie qui revient. La lumière recommence à illuminer le monde.

La symbolique appliquée à l’humain permet d’apprécier le solstice d’hiver comme une période plutôt féminine, une période de creux comme le sexe de la femme, qui est à l’intérieur et non à l’extérieur. Au profond du ventre de la femme la vie va germer et prendre forme. La pédagogie du symbole prime sur le réel. Ainsi célébrer la roue de l’année c’est une pédagogie associé à des rituels d’apprentissage. Le Solstice d’hiver est un point d’équilibre essentiel.  Si la force de l’été est une conversion, une mutation suite à la plénitude du cycle de l’énergie, la force de l’hiver est l’annonce du renouveau, la lente fermentation, l’espoir dans l’ombre. En effet, sans mort nulle naissance n’est possible
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La lumière rend visible. C’est ce qui attend le monde après sa gestation dans l’obscurité bienfaisante de la matrice. Cette vision cyclique est toujours applicable aux phénomènes et à l’émergence de toute vision ou conscience. Notre époque, quoiqu’en disent certains, est puissamment (et malheureusement pour la notion d’équilibre)) masculine. Tout est mis dans le visible, même la vie privée. Tout est dans l’action, dans la volonté transformatrice, dans l’autodétermination, dans la consommation, dans la jouissance rapide - qui est à la fois la beauté reproductrice et la désolation relationnelle de l’homme. Des femmes prennent à leur compte la puissance symbolique masculine: elles découvriront ce qui y est rattaché. Les hommes semblent moins empressés de prendre à leur compte l’abandon féminin à ce qui est en dehors de nos volontés. Ne vivant pas l’accouchement, marqueur fondamental, leur corps ne leur enseigne pas cette disposition. La poésie peut la leur enseigner, dans une certaine mesure. Mais il leur est difficile d’associer ensemble la poésie et la guerre ou l'exploration conquérante.

Que l’on soit ou non païen, se plonger dans cette compréhension symbolique nous relie au Divin en nous et autour de nous, à des nourritures au-delà de nos théories et de nos convictions. Le solstice d’hiver et la fête de Noël sont ces moments précieux que l’univers nous donne pour écouter ce qui se dit dedans, quand nos volontés se mettent au repos et que nous acceptons, dans la froidure, de ne pas être maître de tout. Cette attitude est la condition pour qu’un nouveau cycle commence. Certaines croyances doctrinales  refusent la notion de cycle, considérant que l’humain y est trop assujetti à la nature alors qu’il devrait, comme disait Sartre, inventer son chemin - au prix de se couper de la nature. Nous savons nous qu’il faut voir dans les cycles, dans les répétitions, le rituel d’apprentissage qui, peu à peu, fixe les briques de l’évolution

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Alban Artuan

Traditionnellement Alban Artuan donne lieu à la cueillette du gui . Il est cueilli au nord et porté rituellement au centre du cercle. Le gui symbole de la persistance de la vie, mais aussi de la semence du Dieu (boules blanches) qui fécondera la Terre et donnera naissance à la Vie sous toutes ses formes. En ce sens cela justifie son appellation ancienne de « guérit tout «
Le fait que la graine de Lumière naît au plus profond de l’obscurité a de profondes implications philosophiques. Et il est probable que les Druides se soient emparés de ce symbole dans leurs spéculations.
Le nom Alban Artan fait référence à l’ours. Lui-même est traditionnellement symbole de la terre  du Nord mais aussi celui de la constellation de la Grande Ourse composée de sept étoiles qui tournent autour du Nord. Le mot septentrion est d’ailleurs dérivé de « septem triones » les sept bœufs qui composent la Grande Ourse
Alban Arthuan est une variante reconnue du nom de cette fête. Elle fait référence à Arthur comme « jeune Roi », que l’on pourrait considérer dans ce cas comme l’avatar du Roi solaire

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18/12/2014
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