clairiere-druidique-andarta

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La Provence dissimule ses mystères derrière leur évidence" Jean GIONO

Vous trouverez ci dessous des citations glanées de ci ,  de là dans l’œuvre laissée par Jean GIONO : un autre "maître des abeilles" , qui est, sans conteste, aussi important pour l'âme provençale, que ce qu' Henri VINCENOT, peut l'être pour la Bourgogne.

"Une lointaine forêt gémissait et parlait avec des mots de rêve.

La vie, c'est du mouvement, c'est des soupirs..

L'essentiel n'est pas de vivre. C'est d'avoir une raison de vivre.

Le galet de la lune roule sur le sable du ciel.

On ne peut rien dire en criant.

Enfant nous venons, enfant nous tournons

Quand les mystères sont très malins, ils se cachent dans la lumière ;l'ombre n'est qu'un attrape-nigaud.

Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour ou l'on se met en route.

Les sentiers battus n'offrent guère de richesse ; les autres en sont pleins

La vie, c'est de l'eau ; si vous mollissez le creux de la main, vous la gardez. Si vous serrez les poings vous la perdez.

Les sentiments ont leur climat, hors desquels ce sont des monstres.

Sa femme, plus âgée que lui, était une créole toujours belle et lente comme une après-midi de fin juin.

Je sentais que ça allait venir.Après boire, l'homme qui regarde la table et qui soupire, c'est qu'il va parler

Surtout pas d'appareils photographiques, caméras et ainsi de suite: les beaux paysages ne se captent pas dans des boites, ils s'installent dans les sentiments.

cet apaisement qui nous vient dans l'amitié d'une montagne, cet appétit pour les forêts, cette ivresse qui nous balance, parce que nous avons senti l'odeur des bardanes humides, des champignons, des écorces.

il n'osait pas respirer trop fort, ni parler ... sans force, tout lié en gerbe par cette sacrée corde du bonheur ...

Mais vivre pour lui c'était donner parce que, pour sa femme, donner c'était vivre.

On ne peut pas isoler l'homme. Il n'est pas isolé. Le visage de la terre est dans son cœur

Quand une pomme tombe du pommier, que voulez-vous, les vers s’y mettent.

En colline, un fil d'eau c'est la vie

Connaître, c'est quitter, maintenant tâche d'aimer : aimer, c'est joindre

Le serpent, quel qu'il soit, est d'une beauté si simple et si totale que l'homme le tue par plaisir

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L'amour c'est toujours emporter quelqu'un sur un cheval

La nuit est tant usée d'étoiles qu'on voit la trame du ciel

L'été est là à gémir qu'il va mourir

Souviens-toi, tout le bonheur des hommes est dans de petites vallées. Bien petites ; il faut que d'un bord à l'autre on puisse s'appeler.

Si on sait lire dans les bruits de l’air on apprend qu’il couche là, qu’il va de là à là, qu’il cherche les cailles, qu’il suit les perdreaux. Après, caler le piège, c’est un jeu.

Quand on ne fait rien pour le lépreux, il devient de plus en plus lépreux.

La religion? Elle a failli à ses devoirs. Elle est le soutien naturel de cette société qui traîne le malheur sur la terre comme une herse de fer. Elle est comme ces hautes flammes du soleil qui se détachent de la masse de feu et roulent dans l'espace, se refroidissant en mondes noirs qui s'éloignent de l'astre générateur et plongent dans les abîmes. Il y a bien longtemps que la religion n'a plus aucun rapport avec Dieu

Le poète doit être un professeur d espérance.

Le héros n'est pas celui qui se précipite dans une belle mort ; c'est celui qui se compose une belle vie.

Un homme ne va jamais plus loin que lorsqu'il ignore où il va.

Les spéculations purement intellectuelles dépouillent l'univers de son manteau sacré

La femme, ça a toujours un coin, où en appuyant, ça pleure

Les hommes sont les êtres les plus faibles du monde parce qu'ils sont intelligents. L'intelligence est exactement l'art de perdre de vue.

L'univers nous appartient dans la proportion où nous lui appartenons

La jeunesse, c'est la passion pour l'inutile

C'était un bel homme, vous savez ! Peut être pas un de ceux qui plaisent aux filles : un de ceux auxquels pensent les femmes

N'aide pas : ça ruine. N'aime pas. Malheureusement c'est difficile. Alors, aime-toi. C'est toujours ça de gagné

Les pays à soleil vivent vite, obligent à la violence et à la solitude. Cette rapidité de vie produit le mensonge. Non pas le contraire de la vérité mais le mensonge général, c'est-à-dire la création d'une autre vérité

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Je sais très bien faire le feu. Il parait que c'est l'apanage des amoureux et des poètes. Je pris mon repas bien au chaud en le faisant traîner. Je ne suis pas de ces hommes seuls qui se dépêchent.
Mon état m'a toujours plu. Il n'y a jamais eu aucune raison que je me hâte. Mes plus grandes JOIES, je les ai toutes eues dans ces lenteurs.

"Le berger prend l’enfant dans ses bras en corbeille.
Il souffle sur la bouche du petit.
« Le vert de l’herbe », il dit.
Il souffle sur l’oreille droite du petit.
« Les bruits du monde », il dit.
Il souffle sur les yeux du petit.
« Le soleil. »
« Bélier, viens ici. Souffle sur ce petit homme pour qu’il soit, comme toi, un qui mène, un qui va devant, non pas un qui suit. »

« Ils font l’amour. La terre leur a déjà bourré la tête avec des odeurs et maintenant elle frappe avec de gros marteaux de joie sur la cuirasse de leur crâne. »

"-Qu'est ce que c'est que ça, Clorinde?
Ça, c'était une musique de vent, ah, mais une musique toute bien savante dans les belles choses de la terre et des arbres. Ça sentait le champ de maïs ténébreux : de longues tiges et de larges feuilles. Ça sentait la résine et le champignon et l'odeur de la mousse épaisse. Ça sentait la pomme qui sèche.
-Ça fait Clorinde, c'est lui en bas, qui se désennuie en jouant de la musique. C'est comme ça tous les jours. C'est rudement beau
Oui, c'est rudement beau. Et ça poignait durement dans le milieu du ventre comme quand on vous dit l'expression de toute la vérité bien en face."

"– Je ne sais pas, dit l'aveugle. Qu'est-ce que c'est que votre jour dont vous parlez tant, votre nuit, vos villes, vos lumières, vos fenêtres allumées ?
-La nuit c'est ce que tu vois, toi, dit Antonio.
-Et le jour ?
-Le jour, dit Antonio, c'est le jour, comment te dire ?
-Moi, dit l'aveugle, voilà ce que je crois : le jour c'est l'odeur"

"Le monde se trompe, dit Bobi. Vous croyez que c'est ce que vous gardez qui vous fait riche. On vous l'a dit. Moi je vous dis que c'est ce que vous donnez, qui vous fait riche (...). Vous n'avez pas d'autre grange que cette grange-là, dit-il en se frappant la poitrine. Tout ce que vous entassez hors de votre cœur est perdu."

Les collines, avec leurs landes à genièvre, les petits champs labourés, les bosquets et les forêts d’yeuses, ressemblaient à des tapis de laine bourrue et mordorée, comme on en fait pendant les soirées d’hiver

Depuis que les nuits étaient devenues aussi chaudes que les jours,on entendait chanter les hautes montagnes. La fonte des neiges les faisait ruisseler d'eau. Les glaces qui pendaient contre les parois des vallons s'étaient écroulées avec des bruits de tonnerre.

Deux jours et deux nuits le vent a soufflé. Il était chargé de nuages ; maintenant il pleut. L’orage qui bouchait les défilés du fleuve s’est levé. Comme un taureau fouetté d’herbes, il s’est arraché à la boue des plaines ; son dos musculeux s’est gonflé ; puis il a sauté les collines, et il s’est mis en marche dans le ciel.

-Mamma, regarde la nuit, c'est plein d'étoiles qu'on sème tout juste. Qui c'est qui les sème? Qui c'est qui en a un sac tout plein? C'est des poignées et des poignées qu'on jette; on dirait du riz, regarde.

Il y a une chose qui est tout le tragique de la vie. Oui, de la vie, c'est que nous ne sommes que des moitiés. Depuis qu'on a commencé à bâtir des maisons et des villes, à inventer la roue, on n'a pas avancé d'un pas vers le bonheur. On est toujours des moitiés. Tant qu'on invente dans la mécanique et pas dans l'amour on n'aura pas le bonheur.

Il était cassant comme ceux qui ne sont vraiment pas obligés de vous expliquer le pourquoi et le comment; et ont autre chose à faire qu'à attendre que vous ayez compris.

Et tous les échos s'étaient réveillés. Les ruisseaux et les torrents bondissaient partout comme des courses de moutons ou des cavalcades de grosses juments blanches.

J'étais, petite graine, au milieu d'un bouquet pendu à la porte d'une cabane, dans un pays au-delà des mers. Et voilà que, le soir, à l'heure où le soleil fait flamber de froides flammes rouges à travers les cèdres, un homme passa sur le seuil. Son turban heurta le bouquet de fleurs violettes et je tombai sur la pierre. La nuit vint ; la main molle du vent me prit et m'emporta.

J'étais au bout de la ficelle d'amitié amarrée dans nos deux cœurs ; encore un pas et elle cassait. Et j'ai fait ce pas en arrière, et je suis parti.

Regarde cette pierre. Antonio tourna la pierre dans ses mains. Elle est belle dit-il.
Regarde, dit Toussaint, On dirait un grand pays, tu vois ces taches vertes avec leur encerclage noir, là ces plaines rousses avec la petite ligne brune qui sépare les champs. C’est un petit lichen vieux comme le monde : quelle confiance ! Et c'est gros comme un poil de mouche et ça se dit : j'ai le temps

Au matin, Panturle a ouvert sa porte sur le monde délivré. C’est la vie, c’est la belle vie avec des gestes et des courses. Tout le bois, les bras en l’air, danse sur place une grande danse énervée. De larges navires d’ombre naviguent sur les collines. Le vol des nuages s’élance d’une rive du ciel à l’autre. Il passe dans le vent un corbeau tout éperdu, roulé comme une feuille morte.

" Il y a quelques années, les enfants s'étant dispersés, nous nous trouvâmes seuls, ma femme et moi. Un soir, je fumais la pipe après le dîner, Élise me dit : 'il nous manque quelques vieillards dans notre maison'. C'était vrai. J'en sentais comme elle le besoin. Il n'y avait qu'à faire confiance au temps. Maintenant, c'est Élise et moi qui sommes vieux. (...) Je ne retournerais pas à trente ou quarante ans pour tout l'or du monde et pas à vingt pour tout l'or de l'univers. Il est très agréable de vieillir. La diminution des forces physiques est un enchantement. C'est l'apprentissage de la mesure: l'eau qu'on est obligé de mettre dans son vin délivre le goût de l'habitude de la violence. Vient un moment où on jouit d'un milligramme, quand avant il en fallait des tonnes".

 

 

 

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30/01/2015
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